L'enseignement du sens de l'humour dispensé dès le Cours Préparatoire

 

« Il faut se méfier des comiques parce que quelquefois, ils disent des choses pour plaisanter »
Coluche

 
Suite aux terribles événements survenus dans les locaux de la rédaction du journal Charlie Hebdo, la réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre.
Des cours destinés à sensibiliser les écoliers au sens de l’humour vont être créés et dispensés du Cours Préparatoire jusqu’au Lycée dès la rentrée prochaine.
Les concepts de légèreté et de second degré y seront également largement décrits, expliqués et démystifiés si besoin est.
“Nous envisageons de pousser jusqu’au troisième ou quatrième degré, voire plus s’il le faut” nous confie le directeur de cabinet de la Ministre de l’Éducation Nationale.
“L’objectif n’est pas d’apprendre à être drôle mais d’étudier la gymnastique de l’humour ainsi que le saut créatif qui peut en résulter. Et le plus tôt sera le mieux”.
“Je vous avoue qu’il y a encore un débat houleux autour de l’humour noir, trash et pipi-caca mais nous sommes sur la bonne voie”.
Le directeur de cabinet conclut en insistant que toutes les formes comiques seront bien entendu accessibles et qu’il n’y aura de limites que dans le respect, la décence et la dignité. Limites qui seront amplement discutées en classe, tous ensemble.
“En raison du vide abyssal auquel fait face l’Éducation Nationale en la matière et au moment où l’on parle de supprimer les notes, cette mesure va dans le bon sens. Un peu d’esprit ne pourra pas faire de mal à nos élèves”.
Nous réfléchissons également à la création de sessions libres dans les universités car évidemment il n’y a pas d’âge pour apprendre et par contre il y a du travail, croyez moi” nous explique le Recteur de l’Académie de Paris.
Aux côtés de leurs contemporains, les célèbres et talentueux auteurs du siècle dernier comme Pierre Desproges, Raymond DevosFernand Raynaud, ou encore Coluche seront très profondément étudiés mais des écrivains plus classiques comme Voltaire, Sénèque, Rabelais ou Prodrome.
“C’est à l’adolescence qu’il faudra être le plus vigilant” conclut-il.
En effet, à l’âge où les poils et les boutons poussent au moins aussi vite que le cerveau se ramollit, l’affirmation de soi fait facilement vaciller et le regard des autres prend souvent le pas sur l’intelligence. On peut oser espérer alors que cet enseignement serve un processus d’une bonne construction de la pensée et de la réflexion entre deux râles chewbacciens ou deux cris hystériques.
La parodie, la satire, la dérision et sa nécessaire autodérision, la caricature, l’ironie, le second degré, l’absurdité, la raillerie, le grotesque, le jeu de mots, le sarcasme qui mènent au sens critique, au recul, à l’ouverture d’esprit et donc à la liberté de penser mais aussi de tolérer, seront sans doute les armes pacifiques qui permettront aux futures générations d’être plus alertes, plus sages mais aussi plus fortes.
Et surtout, elles seront là pour que plus jamais, une petite fille de 6 ans ne demande à sa mère : “Mais pourquoi ils les ont tué, ils auraient pu juste leur dire que leurs dessins étaient moches”.
 

« Il faut rire de tout. C’est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans »
Pierre Desproges

 

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