Salò, le nouveau Social Club, a failli s'appeler Salpute

Appelez-le Salò.
Après Le Triptyque, le Social Club et le Cats & Dogs, c’est désormais sous ce nouveau nom que le club de la rue Montmartre reprend vie.

Un choix compliqué

« On a beaucoup hésité avec Salpute et c’est finalement Salò qui l’a emporté ».

« Saloppe était dans la course aussi mais on l’a rapidement écarté. Ça faisait trop penser à Cyclope. Un mec qui n’a qu’un oeil, vous vous rendez compte. Pas glop fun night quoi » explique une des deux nouvelles Directrices Artistiques.

« Le nom est une référence au film ‘Salò et les 120 jours de Gomorrhe’ là, de, attendez j’ai écrit son nom quelque part… Paolo Mazzolini« 
“On a vu le film et du coup on s’est dit que ça collait bien avec l’ambiance d’un club. Surtout que le réal’ s’est fait buter juste avant la sortie donc c’est glop fun night quoi. Le mec, il est mort pour ses idées ».

“J’ai quelque chose vous lire, on m’a dit de le lire en interview pour bien poser le truc.
OK vous êtes prêts ? »
“Nous refusons de nous battre plus longtemps pour soutenir une politique d’expansion culturelle dont nous ne reconnaissons pas la légitimité. Le nom du club est un manifeste puissant contre toute forme d’oppression cathartique et une ode intrinsèque à la nécessaire liberté”.
“Ça claque non ?? Sérieux ?”
“Comme le film ‘Salò et les 40 voleurs’ là, justement, de Paolo Conte.
“On va faire comme la chanson en laisse “Trois petits chats” pour ce club. À chaque fois qu’on changera de nom, il commencera par la dernière syllabe du nom précédent. Donc le prochain nom commencera par ‘LO’. On va rigoler, putain” explique Manu Barron, un des trois pourfendeurs de la nuit parisienne, à la tête de Manifesto, propriétaire du club.

Salò est un club artistique consacré aux mouvements alternatifs attachés aux principes de contre-culture, d’indépendance ou de libre-expression” peut-on lire sur le communiqué de presse.
« Le concept, c’est la liberté et la contre-culture. Donc si tu veux venir et manger des enfants ou vomir sur le DJ, tu pourras. Pas de polémique” continue t-il.

Malheureusement, Salò, n’est pas seulement le titre d’un film où l’on viole, torture joyeusement des enfants et des adolescents, c’était aussi la capitale de la République sociale italienne dirigée par Benito Mussolini entre 1943 et 1945.

“Donc tu nous dit que notre nouveau nom fait référence au fascisme ? Pourquoi pas au nazisme, pendant que tu y es”.
“C’est surtout et avant tout un nom à la con” analyse Patrice Bardot, rédacteur de chef de Tsugi.

Le club, ouvert, sous l’impulsion de Manifesto, propriétaire des Nuits Fauves, du Wanderlust et du Silencio est prêt. À l’heure où il s’ouvre plus de clubs que d’épiceries de nuit dans la capitale parisienne, il fallait sortir du lot. Et le pari est plutôt gagné.

“Voyez-y comme une sorte de continuité. Nuits Fauves est une référence évidente au film plutôt glop fun night de Cyril Collard sur le Sida. Wanderlust, ça ne veut rien dire mais en gros, c’est un mot qui évoque le doux mélange errance-luxure. Hop, glop fun night”.

“Et le Silencio, ben ça finit par O, comme Manifesto. Comme Salò et qui est dans le thème glop fun night. Tout cela est très cohérent, stratégique et réfléchi” explique Raphi Khalifa, le programmeur du club Les Nuits Fauves.

Badaboum, Supersonic, Les Nuits Fauves, Salò… La nouvelle night parisienne est en effervescence et sa créativité sans bornes. Elle nous fait plaisir et cela fait plaisir.

Et lorsque l’on évoque que le film est en fait une adaptation du roman du Marquis de Sade:
Sade la chanteuse ? Qu’est-ce que tu me racontes là ? Je ne sais pas si elle était marquise et je m’en contre-fous, de quoi tu me parles ? J’en connais qu’une de marquise et elle s’appelle Angélique.
« Donc en gros, tu me dis que notre club porterait le nom d’une chanson d’une artiste noire qui ferait l’apologée du fascisme des années noires de l’Italie ? »
“Tu as bu”.

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