Trop feignant pour travailler, il devient DJ

C’est l’histoire banale de l’un de ces trop nombreux jeunes de notre pays. Celle d‘une rencontre avec la drogue, des filles faciles, celle des petits larcins, de l’échec scolaire qui s’en suit et de l’incapacité à se frayer un chemin dans le monde du travail. Ajoutez à cela un niveau de fainéantise qui dépasse l’entendement et vous obtiendrez le cocktail parfait pour rater sa vie.


Mais ça, c’était avant que le métier de DJ ne soit à ce point glorifié. L’histoire de Sébastien alias DJ Axe commence en 2005.
“C’était vraiment une période difficile de ma vie. J’avais 20 ans et vivais encore chez mes parents. Rien ne m’intéressait hormis la fête. La pression familiale commençait à devenir insupportable, on m’ordonnait de trouver un taf. Travailler, non mais sérieux ? Ma seule expérience jusque là, c’était un job d’été pendant 15 jours dans le resto d’amis de mes parents” commence t-il par nous expliquer.
Interrompu par un coup de fil, Sébastien nous invite à patienter au bord de sa piscine. De retour avec le sourire aux lèvres, il nous dit que son booker vient de lui confirmer une date pour un set de 2h payé 5000 €. “Jamais je n’aurais pu travailler 35 heures. Avant, je pensais que c’était 35 heures par mois qu’il fallait bosser. L’hallu. C’est ça je crois qui m’a vraiment motivé à devenir DJ » nous dit-il.
« Vous imaginez le truc, moi, pour bosser 35 heures, il faut que je fasse 17 dates de deux heures. Si je me restreins à deux dates par semaine, je bosse 35 heures en deux mois”.

DJ, un métier pour feignant ?

Parfaitement conscient de la chance qu’il a, Sébastien nous confie pour conclure : “Un emploi fictif mais légal, c’est ce dont j’ai toujours secrètement rêvé. Quand je pense qu’il existe des emplois fictifs vraiment fictifs et que certains ont été en prison pour ça ! AHAHAH, ils n’ont rien compris bordel. Bon, un jour, les gens se rendront compte de la supercherie mais quand je vois tous ces DJs stars qui approchent ou dépassent la cinquantaine, tout en jouant toujours les mêmes morceaux depuis vingt ans, je me dis que j’ai encore de beaux jours devant moi”.


Cerise sur le gâteau, pour compléter la panoplie du parfait feignant, Sébastien peut désormais bénéficier du statut d’intermittent du spectacle et ainsi percevoir quelques allocations non négligeables. Une situation dont il n’est pas peu fier.
Il est 15 heures et nous devons en terminer avec l’interview. Sébastien nous quitte pour rejoindre son ami, Christian, “Chef de projet Musique” dans une grande agence de publicité parisienne, pour l’apéro. Ils en profiteront pour parler du prochain logo de Sébastien et de son plan de communication pour l’année 2016.


« Un DJ, c’est un logo maintenant, pour reprendre ce qu’a dit mon ami Brodinski. Avoir une agence de com, c’est la base. Par exemple, ce sont eux qui m’ont dit de changer de nom pour prendre un truc qui commence par A. Sur de gros events, au cas où les line up sont annoncés par ordre alphabétique, j’ai plus de chance d’être en premier tout le temps » conclut-il en courant vers son SUV Mercedes.


 

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2 Commentaires

    1. Serial Raver

      Les deux orthographes sont justes Mr Le Directeur. Et toi, trop feignant pour lire les 2 articles et te rendre compte que le contenu n’a rien à voir ? Ces deux professions emploient à 90% des feignasses, il fallait en parler. Bravo au Gorafi d’avoir soulevé ce problème qui entâche notre beau pays.

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