J’ai rencontré la DJ Paris Hilton

00h01. Tenue correcte exigée, sourire Ultra Brite, me voilà, accréditation en main devant l’entrée de l’Amnesia à Ibiza, pour cette closing qui promet de rester gravée dans mon annale.

Les interviews de la pauvre petite fille riche sont rares et il a fallu que je paie de ma personne pour qu’elle accorde cette faveur à la rédaction. 12 minutes chrono, pas une de plus.
“Elle débarque, elle casse la baraque, tout le monde la remarque…”. Ça ressemble à un morceau de rap mais c’est juste le début de mon interview avec la femme la plus peroxydée du club : Paris Hilton.
Accompagnée d’une bande de gorilles stéroïdés, son casque en diamant griffé sur les oreilles, elle rentre dans le carré VIP et me rit au nez. Je comprendrais plus tard que le rire est la seule chose qui n’est pas forcée chez elle.

Silhouette customisée, robe moulée, maquillage à excès. Elle est coiffée de son habituel brushing bouffant style Barbie à tout prix et exhibe sa nouvelle paire de seins dont elle est manifestement très fière. Là, je me dis : Connasse ! Ce que Mère Nature ne te donne pas, le bistouri peut te l’offrir. Mouais. Et le karma, peut-il te le reprendre ? Je mets cette question profonde de côté et j’enchaine.

Paris Hilton se la joue lascive, bouche entrouverte, je balance donc la première question, simple et directe :
Qu’est-ce qui vous a poussé à mixer ?
(NDLR : elle prend la pose) Il y a plein de raisons ! En tout cas, ce n’est pas l’argent, j’avais déjà un compte en banque bien rempli (rires). Je pense que c’est plutôt la popularité et l’envie d’être au centre de toutes les attentions qui m’ont donné envie de mixer. Jet-setteuse, ce n’était pas suffisant, je voulais être la reine des soirées !

Paris Hilton, une des meilleures DJ au monde ?

Vous avez déclaré récemment : “Je suis l’un des 5 meilleurs DJs du monde”. C’était une blague ou vous le pensiez vraiment ?
Évidemment que je le pensais ! (rires). Même les vrais DJs et ambassadeurs David Guetta ou Avicii n’ont jamais encaissé deux millions d’euros pour quatre sets. (rires). Il y a un peu de travail, certes, il faut toucher quelques boutons mais comme mes mixes sont préenregistrés, je peux me concentrer sur mes poses pour les photographes. J’ai aussi beaucoup bossé mes chorés pour mes fans.
Je sens monter en moi un sentiment confus : un mélange entre une envie de meurtre par strangulation ou par écrasement facial. Diantre, voilà une violence qui m’était encore inconnue. Est-ce que je viens d’écrire « Diantre » ? Ah oui, il y a manifestement un problème,  il faut que je me calme.
J’attrape le premier barman qui passe et lui commande trois Triple Rhum Triple Sec. « Jeffrey, remets-nous des glaçons ! »

Avez-vous envoyé des démos pour mettre un pied dans le milieu du mix ?
Des démos ? (rires à gorge dépoilée). Mais ma pauvre, j’ai arrêté de faire des castings à 4 ans et tu veux que j’envoie des démos ? (Double rires et extra balle bonus).
(NDLR : Coup de chaleur. Yeux injectés de sang, mascara qui coule, je bois les 3 Rhums direct. J’ai envie de pleurer et de me rouler par terre).
Ces trucs là, je les laisse aux petits DJs en herbe, il y en a à tous les coins de rue à New York. Moi je rentre par la grande porte !
La porte, je lui en claquerai volontiers une sur son petit minois. Mais comme je suis une pro, je ravale ma dignité et je continue. Plus que 5 minutes à tenir.

Paris Hilton, de mannequin à DJ

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez enfant ?
Vous savez, quand on est une héritière Hilton, on ne rêve pas, on réalise (rires). Je me souviens qu’à un moment, je voulais être fermière. J’avais envie de travailler avec les animaux… Mais finalement, je me suis dirigée vers le mannequinat et la Téléréalité. Heureusement, car la durée de vie de mes hamsters quand j’étais petite, c’était 2 jours (rires).

Avez-vous un petit secret à confier à notre rédaction ?
Je triche un peu avec mes cheveux, ce sont des rajouts. (rires)
Putain, MAIS QU’EST-CE QUE JE FOUS LA ?

Si vous deviez choisir un endroit idéal pour mixer, ce serait où ?
Vous savez, j’ai déjà mixé un peu partout dans le monde et dans pas mal de lieux : sur des yachts, dans des jets privés, sur les plages les plus paradisiaques et dans des clubs magnifiques… (rires). Franchement, je crois que j’ai tout fait ! (rires). Laissez-moi réfléchir… Peut-être dans une cave, avec une sono pourrie et éclairée à la bougie, ce serait plutôt génial. Non, je rigole ! (rires)

Une dernière question et je me libère : si vous pouviez avoir un don, lequel serait-ce ?
(NDLR : Elle me répond dans un français impeccable ce qui m’oblige à la détester encore plus).
Je voudrais pouvoir voler. Mais pas voler dans un magasin (rires). Non, voler comme un oiseau. Aller n’importe où sans que personne n’ait quelque chose à redire. D’ailleurs, souvent, dans mes rêves, je vole au volant de ma Bentley. (rires)

L’interview est finie et j’ai fait le plus gros du taf : contrôler mes hormones devant l’ambassadrice du vide intersidéral et remplir 2 pages de mon calepin sans lui crever un oeil.
Dernier rire cinglant, la diva se lève et m’abandonne à ses « platines » Je suis saoulée mais saine et sauve.

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