"C'était mieux avant" : les derniers mots d'un ancien raver mort de cynisme et de frustration

Un ancien raver est mort, hier, à son domicile, d’une crise de cynisme et de frustration alors qu’il écoutait “Age Of Love“ sur sa platine vinyle BST achetée en 1991.

Christophe Gabli, 49 ans, avait tout vu, tout connu, tout fait, tout pris, tout tout you tout

C’était un pilier de la scène parisienne qui avait éclusé les raves françaises et européennes et qui en avait lui-même organisé quelques unes, à l’époque.

Il rejetait la culture clubbing en bloc et n’hésitait pas à le faire savoir accoudé au bar du Rex Club jusqu’à 6h du matin.

“Les clubs, c’est pas le vrai esprit. Le vrai esprit, c’est la rave” l’entendait-on vociférer son verre de champagne à la main.

“Nous à l’époque, on s’aimait” disait-il, avant de raconter une sombre histoire de vol de recette lors d’une rave parisienne.

“Et s’il fallait taper pour obliger les autres à nous aimer et bien on le faisait”.
Christophe se défendait de faire un racisme anti-jeunes comme on lui reprochait souvent.

“Ce n’est pas de ma faute s’ils sont cons comme des bites et s’ils n’y connaissent rien” argumentait-il.

“Aujourd’hui le jeune ne pense qu’à baiser sous taz en sniffant de la coke un verre de vodka à la main. Il ne s’intéresse pas à ce qui a construit notre mouvement : la musique et la danse”.

Tout commence avec Daft Punk

De sources proches de lui, il apparaît que la lente descente aux enfers de Christophe commencée en 1992 après l’âge d’or des raves, a pris un tournant fatidique en 1996 lorsque le premier album de Daft Punk, “Homework”, est sorti.

“Moi je l’avais en vinyl, en original hein, pas en repress pourri, avant la sortie officielle bien sûr. Et ça tuait tout simplement. Mais à partir du moment, où l’album était dispo en CD, c’était à chier et tout mon mouvement est devenu commercial”.

“Les merdias ont pris le contrôle de ma musique et là, c’était fini”.
Notre amoureux des raves s’est éteint en paix entouré de quelques amis chez lui en écoutant son morceau préféré.

“Cela faisait quelques semaines que son état empirait. Il était fatigué et de plus en plus fatiguant surtout. Il n’en pouvait plus et nous non plus. C’est mieux comme ça. Il est peut-être mieux là haut avec l’esprit des raves déchu“ nous indique un ami.

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